La rose de cristal. [R. à Zach et ML, mais non exclusif!]

(Hum... Ne vous trompez pas avec le titre XD. C'est juste que si une ou deux personnes souhaitent intervenir afin de pimenter le jeu, je pense qu'elles sont les bienvenue, non? ^^)

- Je vais me perdre! Lança la voix claire de Kimberly, au pas de la lourde porte d'entrée de la demeure.

C'était courageusement que Miss Wright avait refusé l'aide de Zachary, son preux domestique, et avait décidé de porter seule ses bagages. A peine avait-elle parcourut deux mètres qu'elle était essouflée et qu'elle regrettait, amère, la proposition de Harper. La lanière d'un sac de sport noir sur son épaule, un sac type plage de l'autre, et une énorme valise à roulettes : voilà comment deux misérables sacs et la malle d'Harry Potter empêchait Kimberly d'avancer à la même allure que son compagnon, Zachary, qui lui semblait progresser du taxi aux grilles de la demeure aussi aisément que si ses deux sacs pesaient une plume. Elle le haïssait lorsqu'il arborait ce sourire. Ce sourire qui disait : 'Je t'avais proposer mon aide, tu as refusé, et voilà dans quel merdier tu t'es mise'. Merci, Zachary.

Elle avait évité les regards des autres convives de Joyce Reardon, ébahie et craintive auprès de toutes ses personnes qui eux aussi possèdaient un pouvoir, un don, qui les distinguaient du reste de la population. Elle avait entendu du français, dont elle comprenait la langue mais ne la parlait pas, du grec, un peu d'irlandais et d'autres patois dont elle ne pouvait établir l'origine. Oui, toutes les langues inconnues de Kimberly était du patois, ce fragment de langue appartenant exclusivement à une partie d'un pays, à une région unique. Il y avait de quoi en avoir le tournis. Comment une femme, si peu connue, telle que Joyce Reardon avait-elle réussi à réunir tant de personnes étranges? Comment avait-elle su pour leur pouvoir? Comment faisait-elle? Personne n'était au courant de son invinsibilité, des apparitions fugaces de ses doubles, mis à part Zach et Willy.

Elle n'avait pas le souvenir d'en avoir fait part à qui que ce soit d'autre, ou, tout du moins, tout ceux qui était au courant sont aujourd'hui mort et mis en terre. Le souvenir de son défunt frère défragmenta le sourire ironique qu'elle avait arborer en annonçant fièrement à Zachary qu'elle allait se perdre. Elle n'avait jamais su se repérer dans l'espace et il ne valait mieux pas lui demander votre chemin...



C'était le printemps. Voilà bientôt un an que la jeune demoiselle avait élu domicile chez Zachary. Elle y avait ses petites habitudes, elle y faisait le ménage, décorait l'intérieur autrefois solennel de son appartement, s'amusait à accrocher toutes sortes de photographies qui étaient sa propriété, et bien entendu, elle évitait au mieux la cuisine et sa gazinière.
Elle tentait en vain de place un long bandeau noir dans ses cheveux lorsque son téléphone se mit à sonner. La musique, un peu débile il faut se l'avouer, l'avertissait immédiatement qui était en train de l'appeler.

-Allo? Demanda la jeune blonde en abandonnant enfin la bataille et en reprenant son atelier : passer le balai dans l'entrée affreusement poussiéreuse.
-Kim?! C'est Zach dis-moi, le chinois que tu avais déouvert l'autre fois où tu tenais absolument m'envoyer chercher ton plat favori, tu peux m'indiquer la route à partir de l'hôpital, je te prie, SuperWoman?

Kimberly, ravie de pouvoir rendre service, et surtout de rendre service à son estomac et ses sens (Oui, comprenez là, Zachary Harper qui quitte plus tôt que prévu son travail pour aller lui chercher des nems? Que demandez de plus?), laissa le balai tomber à terre dans un bruit métallique et se précipita dans le salon, où l'immense baie vitrée donnait vue, au loin mais alors vraiment au loin, sur l'hôtal central de Manhattan.

-Alors! Tu m'écoutes bien! Tu longes l'avenue jusqu'à arriver au croisement du Burger, sur la 36ème. Ensuite, tu vas à gauche au carrefour et tu tentes de rejoindre Broadway. Ensuite, tu continues toujouuuuurs tout droit et hop, tu tombes en plein dessus!
-Okay... Je te dis à tout de suite alors!

Kimberly reprit son ménage, le sourire au lèvres, attendrie, lorsque dix minutes plus tard, le téléphone sonna de nouveau.

-Oui? Alors? Tu as trouvé? S'écria Kim, heureuse à l'idée de déguster chinois.
-Kim, regardes en bas...

La demoiselle retourna au salon et, quatre étage plus bas, elle aperçut un beau brun en train de le faire signe, exaspéré.

-Tu m'as indiqué une nouvelle route pour rentrer chez moi! Je te félicite, Kimberly Wright!



Elle laissa tomber tout ses bagages en plein milieu du hall, essayant de ne pas entendre tous les murmures des autres recrues et regarda avec dédain le petit sac de papier dans lequel était placé une lampe de poche, des pile, une carte du manoir ainsi que quelques barres céréalières.

- Je crois que je vais faire don de la carte à quelqu'un... Je n'en vraiment pas besoin... Je risquerai d'aller m'enfermer dans les caves plutôt que de rejoindre son petit salon, à cette professeur du Je-sais-pas-quoi...

Elle laissa tomber le sac de papier sur son sac de sport, et elle croisa les bras. Elle envisageait très sérieusement à demander un chien des montagnes ou un chien d'aveugle pour son prochain anniversaire.

"Toi? Te perdre? J'aurais peut-être dû penser à t'acheter une laisse.", Rétorqua Zachary ironiquement tout en s'amusant intérieurement de la remarque de la jeune femme.

Pourquoi Kimberly en faisait toujours à sa tête? Il secoua doucement le visage de gauche à droite, avant de porter son attention sur la demoiselle qui tentait tant bien que mal de suivre la cadence de Zach. Il se contenta de sourire. Ce sourire qu'il savait si communicatif, et qu'il savait surtout agaçant pour Kim. Avec ses deux modestes sacs, il ne faisait certes pas le poids contre Superwoman qui semblait avoir amener toute sa maison sur son dos. Vous savez comme l'escargot? En parlant d'escargot, il avait l'impression que la jeune femme se déplaçait à l'allure de l'animal rampant.

"Tu es sûre que tu n'as pas besoin d'aide?", Insista-t-il mais rien n'y fit : elle voulait se débrouiller toute seule; prouver qu'elle n'avait pas besoin de sa précieuse aide comme bon nombre de fois.

Son regard avait balayé les lieux, à la hâte. Il n'avait pas le coeur à s'attarder sur des visages qu'il ne cotoierait qu'une seule semaine, et qui n'avaient que peu d'importance à ses yeux. Tous des clowns. Comme lui. Puisque lui aussi était présent pour participer à l'expédition. Il s'en fichait éperdument de cette vieille baraque délabrée. Aller à Rose Red ne l'enchantait guère, et il est probablement inutile de préciser les raisons de son choix grotesque. Cependant, lorsque ses yeux se posèrent sur le manoir, un frisson vint à le parcourir, une étrange sensation qui le plongea un moment dans une sorte d'inertie de courte durée qui fut interrompue par la voix de l'élégante Joyce Reardon, cette aliénée qui les avait convié à 'l'expérience la plus trépidante de leur vie'. Cette femme ne lui inspirait ni confiance, ni rien du tout d'ailleurs.

Arrivé dans le hall, le chemin des recrues de Joyce Reardon se sépara. Certains montaient déjà à l'étage, sans doute pressé de voir leur chambre, tandis que d'autres, moins hardis, faisaient tranquillement connaissance à l'entrée ou commençèrent à explorer la demeure. Kimberly pourtant ne se pressa pas, posant ses imposantes bagages au sol en plein milieu de la pièce. Il posa son regard en même temps que Kim sur le sachet 'de survie' qui le fit grimacer d'une moue dubitative, jusqu'à ce que son attention se porte sur la blondinette qui apparemment partageait le même avis que lui à propos de la 'prof du Je ne sais pas quoi', comme l'avait si bien surnommée la jeune femme.

"Ce superbe hôtel cinq étoile convient-il à Mademoiselle? Tu sais il n'est pas encore trop tard pour faire machine arrière et se payer un voyage aux Caraïbes!"

Voyant que Kim avait visiblement envie de rester camper là, il se décida à poser le plus imposant de ses sacs au sol avant de sortir de l'autre, sa fidèle caméra qu'il alluma et pointa aussitôt sur la jeune femme. Il la filma sur tous les angles, ou presque avant d'orienter son objectif sur le tableau d'Ellen Rimbauer, toute en commentant d'un ton badin :

"Ici, Zachary Harper, en direct de Rose Red. Observez moi cette magnifique peinture, représentant probablement Ellen Rimbauer, dont je ne connais que le nom. Et... Voyons s'il y'a des choses plus intéressantes dans ce hall lugubre et poussiéreux..."

Il filma à nouveau Kim, la suppliant de jouer la journaliste.

Citation :

FLASH-BACK

Zoo de Manatthan, un dimanche matin. Harper était en train d'observer les babouins derrière sa fidèle caméra, s'amusant comme un gosse en voyant les singes faire des pitreries. Lorsqu'il fut lassé du spectacle, il se mit en quête d'une image bien plus captivante. C'est ainsi que Zach se mit à filmer Kimberly qui était en train de manger un sorbet.

"Fais coucou à la caméra Kimmy!"
"Nannn. Arrête de me filmer, j'te diiis!", Répondit Wright d'un ton exaspéré tout en cachant son visage.

Il haussa les épaules d'une moue enfantine et se résigna à ranger son caméscope.

"Arrête de faire la tête. Je préfère quand tu souris! Tu râles encore pour cette histoire de boîte de chocolats que j'ai malencontrueusement écrasée en m'asseyant dessus? En même temps, c'est pas mâlin de l'avoir posée sur le canapé!", Lança Zach à Kimberly qui n'était pas au plus haut de sa forme ce matin-là.
"Je m'en fout du chocolat..."
"Bah alors? Où est le problème?"
"Laisse tomber... Ca va. J'ai soif..."
"Bien. J'essaie de t'extirper un sourire depuis le petit-déjeuner. J'essaie de comprendre ce qui ne va pas, je me préoccupe de ton morale et tu m'envoies royalement voir ailleurs si tu y'es. Je vais aller t'acheter ta boisson. "

Zachary alla chercher une boisson à un stand non loin de l'enclos des babouins. Lorsqu'il retourna auprès de Kim, cette dernière observait les macaques en riant, avec à ses côtés : William. Garcia arrivait toujours au bon moment. Zach ne put cacher sa déception : Kimberly avait retrouvé le sourire grâce à leur mentor. Et lui dans l'histoire? A quoi servait-il? Pour la première fois de sa vie, il éprouva de la jalousie à l'encontre de William à qui la jeune femme se confiait sans concession. Pourtant, il arbora un sourire contraint sur ses lèvres avant de les rejoindre et de faire comme si de rien était. Leur relation ne tenait plus qu'à des faux-semblants. Il se devait de cacher toute émotion, il se devait de cacher ses véritables affections.

Une laisse, une corde, un fourgon peut-être. Kimberly serait prête à s'implanter une puce électronique afin de ne pas se perdre dans l'immense demeure. Elle tenait à sa vie! Un sourire amusé apparu sur ses lèvres alors qu'elle repensait aux propositions de Zachary. Elle n'y répondait pas, elle n'osait plus. Il parlait, elle ne faisait que l'écouter. C'est mieux ainsi, pensa t-elle à ce même moment. La jeune blonde s'était ordonné de toujours tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler à Zachary. La trève à l'aéroport est encore bien trop fraîche pour laisser Kim sans l'option : fonction de censure activée.

-Oh non! Ne me dis pas que tu as amené cette foutue machine! Lança t-elle en riant alors que Zachary allumait son caméscope et commençait à tourner autour d'elle avant de se diriger vers une peinture. Comment savait-il que c'était Ellen Rimbauer qui était représentée?

Elle s'abaissa pour récupérer la lampe qui était toujours dans son sac et elle y fourra trois piles, tout en maudissant Reardon en ce qui concernait sa technologie du peuple. * Des bougies tant qu'elle y est! * Pesta t-elle intérieurement. Elle appuya sur le bouton... rien.

- Et... Voyons s'il y'a des choses plus intéressantes dans ce hall lugubre et poussiéreux...

Kim releva immédiatement la tête, étonnée. Elle savait parfaitement les intentions de Zach et vu les circonstances, elle utiliserait la caméra d'Harper pour y faire un bilan de toutes ses réclamations, de tous les points négatifs sur l'accueil. Braquée sur elle, la caméra ne bougerait pas tant qu'elle n'aurait pas dit un mot. Le clignotant rouge sur le côté indiquait à Kim que Zach était en train de filmer : si il commençait dés maintenant, c'est qu'il devait avoir une bonne centaine de cassettes dans l'un de ses sacs. Le plus gros peut-être?

Vite, vite. La panique commençait à la prendre, un micro. Vite. Automatiquement, la lampe inutilisable eut un nouveau rôle à jouer.

- Oui, Josh, ici Kimberly Wright, filmée par notre Zach national. Voyez toute cette poussière! Je nettoie le hall d'Harper, pas celui-là, c'est pire que chez notre infirmier! Joyce Reardon nous abandonne ainsi, à...

Elle se figea. Le froid. Un froid glacial venait de la traverser et un frisson similaire à un soubresaut la prit. La lumière de la lampe s'alluma en plein visage, l'aveuglant quelque instant. Elle n'osait même pas imaginer ce qu'avait bien pu filmer la caméra. Une caresse, puis un seau d'eau. Voilà ce qu'elle avait ressentit. Elle regarda autour d'elle, pointant sa lampe dans les coins les plus sombres de la demeure... Qu'est-ce que c'était...

-Mon Dieu...

Là, au plafond, la lampe de Kim illuminait un immense lustre de cristal. Quelques uns de ces cristaux avaient tintés lorsqu'elle avait ressentit ce froid, elle en était certaine. 'Tu deviens folle, ma pauvre...' Chuchotta une voix que Kimberly connaissait bien. Le visage de Kim restait en direction du lustre, suivant des yeux le trajet que formait la raie de lumière de sa lampe. Des centaines de petites poussières traversaient le faisceau lumineux, mais aucun d'eux ne pouvait oter la beauté du lustre.

-Tu as vu quelque chose de plus magnifique que ça, mon très cher Zach?

Citation :

// Flash Back //

-Alors? Comment vas-tu aujourd'hui Kim?

Elle ne sursauta pas. Elle était tellement habituée, que William ne pouvait plus l'effrayée. C'était son service après tout non? Elle regarda avec regret le deuxième gobelet vert de café qu'elle avait dans les mains, et elle le tendit à William qui le prit avec un immense sourire. Il savait que le café n'était pas pour lui. C'était à chaque fois la même chose : le café ne lui était pas destiné mais c'était toujours lui qui en héritait. Elle avait finit par prendre un café noir avec un sucre à chaque fois qu'elle s'arrêtait devant le café-années cinquante qui faisait face à l'hôpital : le café de William. Plus celui de Zach.

-Il est sur quoi aujourd'hui?
-Il attend le réveil de la petite Hannah, il y tient beaucoup, à cette gosse...

Kim sourit en voyant les étoiles qui étaient dans les yeux de William. Son métier, c'était sa vie. Certaines fois, elle se demandait si il avait jamais eu une autre relation amicale que Zachary ou elle. Son Willy, elle finirait par le sauver un jour... Il but une gorgée de café.
Il. Ce n'était plus Zach. Elle n'avait même plus l'envie de prononcer son prénom lorsqu'elle entrait dans l'hôpital. Après tout, il était quelqu'un d'autre ici. Il leurs appartenait à eux. Plus à elle. Elle aimait beaucoup les enfants du service. Elle ne se faisait pas prier pour pouvoir faire la lecture aux petits malades les mercredis et les week-ends. Mais à chaque qfois qu'elle venait, il y avait toujours une raison pour que Zach ne vienne pas à sa rencontre. Il. Il parce qu'elle commençait sérieusement à se demander si elle n'était pas juste un bon toutou qu'il s'amuserait à éduquer à son retour à l'appartement.

-Ne broies pas trop du noir Kim. Je viendrai te voir bientôt pour une petite séance psy... t'as l'air d'en avoir besoin...

Elle ferma les yeux en souriant tristement lorsqu'il termina son ccafé et replaça le gobelet vide dans les main de la jeune fille. Elle fermait les yeux pour ne pas pleurer.

-Kim, tu 'eux nous rahonter l'hishoire de Heter Han...

Les quatre enfants qui lui faisaient face, ou plutôt maintenant qu'elle s'agenouillait à leur hauteur, la firent sourire. Elle caressa les deux crânes luisants de deux petits garçons et les cheveux qui repoussaient à peine de deux petites filles. Si ils aimaient tant Heter Han, comme le disait Harry, c'était pas que Heter, c'était Zach : leur héros à eux.

Grimaçant à l'idée du Froid étrange, elle demanda à Zach avec une moue dépitée.

-Le voyage aux Caraïbes, tu peux nous l'offrir après cette semaine à l'hôtel Rose Red?!

Au centre du lustre, était accrochée une petite rose de cristal.

Citation :

FLASH-BACK

La petite Hannah venait de rendre l'âme ce matin-là. Zachary était resté près d'elle pendant plus d'une heure, à l'observer. Le petit corps inerte et sans vie de l'une de ses protégées lui rappellait à quel point la vie était cruelle. Un monde de douleur. Un monde d'injustices constantes. Harper aurait probablement put donner sa vie volontier contre la leurs, contre la vie de ces êtres innocents et si jeunes qui n'ont jamais eu le bonheur de découvrir les quelques merveilles de ce monde égoïste. Sa main caressa délicatement la joue d'Hannah, partie rejoindre les anges. S'il allait pleurer? Bien sûr que non. Pleurer ne faisait plus partie de ses occupations; pleurer était devenu quasiment impossible pour quelqu'un comme Zachary. Bien sûr, il clamait intérieurement la cruauté de ce Dieu qui lui avait offert un don -bien trop tardivement d'ailleurs-. A quoi bon être Superman, si l'on ne peut sauver personne. S'il l'on ne peut sauver Tatum, Kelly, Victor, Jason, Hannah; s'il l'on ne peut sauver ceux qui méritent de vivre.

"Zachary... Excuse-moi de te déranger. Il y'a une dame pour toi au téléphone.", Lui fit part Mandy, une secrétaire assez rondouillette avec un accent britannique fort prononcé.

Il posa un baiser d'adieu sur le front d'Hannah, lui adressant un dernier sourire. Les yeux rivés sur le sol immaculé, Zach se dirigea d'un pas las jusqu'au téléphone.

"Zachary Harper. Je vous écoute?"
"Bonjour Zachary. Ici Mrs. Reardon, professeur dans le département des phénomènes paranormaux à l'U..."
"Encore vous? Je vous ai déjà donné ma réponse, et elle n'a pas changé depuis la dernière fois! Comment avez-vous eu mes coordonnées? Vous me dérangez chez moi, et maintenant sur mon lieu de travail!"
"Ecoutez, j'ai absolument besoin de vous. Chaque individu séléctionné est important pour mes recherches à Rose Red. Je..."
"NON! Vous allez m'écouter attentivement! Je ne participerai pas à votre expédition grotesque, et à votre projet de névrosée! J'en ai strictement rien à faire de Ellen 'Machin Chose'! Vous savez comment on appelle ce genre d'attitude Mrs. Reardon? Du harcelement!"
"Ellen Rimbauer... Bien. Comme vous voudrez Zachary. Mais sachez que Mademoiselle Wright m'a donné son accord et qu'elle nous rejoindra la date prévue à Rose Red."
"PARDON? Là, c'en est trop. Laissez Kimberly en dehors de vos histoires de revenants ou..."
"Ou quoi?"
"Ou je vous jure que vous allez amèrement le regretter."
"Certes. Je vais encore vous laisser réfléchir à ma proposition. A bientôt, Zachary."

Le soir même, Harper recontacta Reardon après avoir discuter avec Kimberly -discussion quelque peu houleuse d'ailleurs mais qui s'était fini relativement bien, ou du moins en apparence.-. Il lui assura qu'il serait présent.

Tandis que Kimberly se prenait au jeu de la journaliste, Zach, lui, continua de tourner son pseudo-reportage. En réalité, ce besoin constant d'immortaliser chaque moment de sa vie venait simplement du fait qu'il avait déjà tant perdu. Immortaliser les moments passés avec les êtres aimés l'aidait en quelque sorte à ne jamais oublier. Dans les circonstances actuelles, c'était plutôt une légère anxiété qui le poussait à s'occuper. Oui, notre vaillant Zachary n'aimait pas les frissons qui lui parcourait le dos depuis sa rencontre avec la fameuse 'Rose Red' qu'il n'appréciait guère.

La lampe de poche de Kim se décida à fonctionner et cette dernière la braqua sur le plafond qui leur fit découvrir un gigantesque lustre de cristal. Les yeux légèrement plissés, derrière sa caméra, Zach contempla l'objet d'une moue perplexe. Certes le lustre était magnifique, mais il se contenta d'hausser les épaules tout en retournant l'objectif de l'appareil vers lui, se filmant.

"Et oui, c'est encore moi, Zachary Harper. Nous venons de faire un découverte époustoufflante. Un lustre. N'est-ce pas merveilleux? A bientôt, pour de nouvelles aventures!", Acheva-t-il, faisant un clin d'oeil à la caméra qu'il éteignit ensuite.

Les Caraïbes. Après Rose Red? Des vacances leur ferait probablement le plus grand bien. Il adressa un sourire en coin à Kimberly et hôcha légèrement la tête, dégageant une mèche rebelle de devant ses yeux par la même occasion. Pourquoi ne se résolvait-il pas à l'idée de couper ses cheveux. L'effet 'Loréal', dîtes-vous?

"Et bien... Tu sais je suis un économé dans l'âme. Hum hum. Donc oui. A nous, les Caraïbes!"

Il rangea sa caméra avant de s'approcher de Kim et de glisser un doigt le long de sa joue, comme un grand frère ferait à sa petite soeur. Bien évidemment, ils étaient loin d'être la famille heureuse qu'il aurait souhaité. C'était bien plus compliqué que ça. Bien plus compliqué qu'une simple amitié fraternelle.

"J'espère qu'il y'a une grande cuisine ici... Si c'est le cas, faudra me rappeller de t'y interdire l'accès!"

Il sourit de sa petite remarque taquine et s'éloigna pour aller se poster à nouveau devant le tableau d'Ellen Rimbauer.

"Elle a l'air si triste... Et je dois t'avouer que cet endroit ne m'inspire pas confiance."

Citation :

Flash Back

- Puerto Rico! My heart's devotion, Let it sink into the ocean!

Le silence. Dans le petit appartement de la 39ème, rien ne semblait en vie. Zachary avait été invité à prendre un café, en plein milieu de l'après midi, par son meilleur ami : Jonathan Wright. Ces deux là ne se quittaient plus, et se comprenaient l'un l'autre peut-être mieux que personne. Ils étaient encore une fois en pleine euphorie : Jonathan avait croisé une demoiselle dans l'immeuble qui lui plaisait déjà depuis quelques mois et Zach ne se privait pas de le titiller comme jamais, nottament en lui collant les pires hontes de sa vie en présence de la demoiselle. Le rire qui venait du fond de leurs gorges se stoppa net en passant le seuil de la porte : c'était trop calme, et ce calme les avait, comme qui dirait, refroidis. Zachary plissait les yeux, tentait une nouvelle fois d'observer les photos qui étaient accrochées au long mur du couloir principal de l'appartement, espèrant découvrir une nouvelle oeuvre d'art de Kim. Il était une sorte de... fan des clichés de la blonde, et il lui delmandait d'ailleurs de lui vendre quelques uns de ses oeuvres... Elle refusait toujours, mais Zachary trouvait toujours le moyen de glisser vingt dollars dans l'une de ses poches...

Lorsque soudain, venue de nulle part, une musique s'éleva dans l'appartement, suivit d'une voix et d'un petit choeur féminin derrière... Les instruments ne trompaient pas et la musique était soit mexicaine soit portoricaine...
Zach put apercevoir une grimace sur le visage de son ami, qui commençait à se traiter d'idiot : 'javais complètement oublié, elle va me tuer...' Pourquoi Kimberly tuerait son propre frère? Il sursauta en entendant une série de talons frappés contre le sol... Que se passait-il?

- Skyscrapers bloom in America! Cadillacs zoom in America! Industry boom in America!
- Twelve in a room in America!
- Mais c'est...
- Oui, un groupe d'adolescent en folie qui répètent je ne sais quelle scène de film...
- Life is all right in America!
- If you're alll white in America!

Zachary se débarrassait de son manteau, empressé de voir ce qu'il se passiat dans le salon de Jonathan. Il reconnaissait une voix, mais il ne saurait dire où il l"avait déjà entendue.

-Everywhere grime in America! Organized crime in America! Terrible Time in America!

Zach avait devancé son compagnon qui continuait de ruminer dans sa barbe et jeta un coup d'oeil à l'intérieur du salon. Trois jeunes hommes étaient là, face à trois demoiselles, habillés de pantalon noire et de chemises flanelles blanche, et violette. Les demoiselles étaient elles sublimes et Zachary se surprit à les détaillées de haut en bas. Seule la blonde attira son regard : Zachary n'avait jamais vu Kimberly dans cet état.

-You forget I'm in America! Lança d'une voix chantante et claire Kimberly. Elle se déhancha, faisant tournoyer les volans de la jupe fendue orange qu'elle portait. Son débardeur blanc semblait un peu court et l'on pouvait voir lapeau de son ventre et le creux de ses reins se dessiner lorsqu'elle dansait en rythme avec ses deux accompagnatrices : elle était la seule à ne plus porter ses chaussures et à vrai dire, celà donnait à la jeune demoiselle un air sensuel que son frère déplora en voyant la petite troupe continuer de danser sans prendre gare à leur présence. Zachary était bouche bée et ne savait pas que la soeur de son meilleur ami avait cette voix et... cette manière de bouger et toute la passion et la provocation qu'il ne lui connaissait pas.

-I think I go back to San Juan!
-I know a boat you can get now!
-Bye bye! Surrenchèrirent avec malice les trois demoiselles qui continuaient d'exaspérer les protagonistes qu'interprêtaient les messieurs de la pièce.

Zachary qui regardait la scène avec intérêt ne remarqua même pas que la pièce avait été complètement vidée de ses meubles pour les danseurs et que Kimberly et les autres avaient remarqués leur présence. Celà n'empêcha pas, ils se mirent face au frère de Kim et continuèrent leur danse avec gaieté. Les trois filles tapèrent des mains et Kim s'approchait de son frère et de Zach en n'omettant pas d'imiter les aboiement d'un petit chien inoffensif. Elle poussa son frère d'un coup de hanche et se plaça devant Zachary qui ne s'empêcha pas d'échanger deux trois pas avec elle. Kim riait gaiement alors que ses amis continuaient leur danse. Elle se détacha à regret d'un Zach qui avait préféré la valse plutôt que d'une danse entraînante et pleine de charme. Les dames terminèrent la danse en tombant dans les bras de leurs amis, une jambe relevée. Kim, qui ne supportait plus son poids, s'écroula à terre en jurant.

-Ce qu'il vient de se passer Harper, tu l'oublies okay?! S'écria Kim en tentant de se rhabiller décemment et de reprendre son souffle.
-Offres à boire à tes amis! S'écria Jonathan qui constatait que les cinq autres personnes semblaient assoifés, couverts d'une sueur qui renseignait Zach et Jonathan sur la durée, les minutes qu'avaient passés les six danseurs à s'entraîner. Et puis, Kim avait retirer ses talons, non? Celà prouvait bien qu'elle avait du forcer avec les chaussures pendant plus d'une heure.
-Lalala America ! Zach qui s'était mis à danser pour les imiter se frappèrent afin d'imiter eux aussi la source de leur danser. AMERICA!

Kimberly sourit lorsque Zachary s'approcha d'elle, et lui assura qu'il l'emmènerait aux Caraïbes. Le soleil, visiter les environs, et tout ça à ses côtés. Kimberly ne savait toujours pas quoi penser de Zachary, mais il prenait si soin d'elle qu'elle se demandait si 'cétait raisonnable de lui en vouloir, de lui faire des scènes.

Cependant, elle fronça violement les sourcils lorsqu'il osa lui rappeler l'horrible vérité en ce qui la concernait : qu'elle était un très mauvais cordon bleu et en plus, pyromane.
Elle retira la main d'Harper en y mettant une petite tape et elle lui sourit tendrement lorsqu'il se retourna pour contempler de nouveau la toile d'Ellen. Elle croisa les bras, prit une mine un peu plus triste et s'approcha de Zach. A cause de la poussière, les bottines à talons de Kim émettaient un bruit étouffé. Elle plongea ses yeux dans ceux de la peinture qui était au mur mais elle détourna rapidement son regard pour le poser dans le dos de Zach. La maison ne lui inspirait pas confiance? Alors, y croyait-il?

-Zachary... Reponds-moi sincèrement, qu'est-ce qui t'as fais venir ici...

Elle fronça les sourcils et se posta à ses côtés, le forçant à la regarder. Sa main pressait l'avant bras de Zachary et elle se fichait complètement de savoir si elle lui faisait mal ou non. Ses yeux brillaient d'un sentiment qui lui tordait le ventre et qui la laissait perplexe. Non, ce n'était pas son amour pour lui mais... autre chose. Elle... il ne s'était pas laisser embarquer parce qu'elle, elle y allait, tout de même?

- Pourquoi est-ce que tu es venu?! Lui lança t-elle, plus inquiète que jamais. La colère naissait dans ses yeux, dans sa manière d'agir. Elle relacha la pression de sa main en sentant Zach fermer le poing et le rouvrir pour tenter de détendre les muscles de son avant-bras.
Elle pongea ses yeux émeraude dans ceux noisette de Zach et elle réitéra sa question...

-Pourquoi es-tu venu ici Zachary?!

Près d'eux, elle n'avait pas remarquer la présence d'une femme blonde, dont la silhouette, svelte, semblait décontractée contre l'une des colonnes du manoir.

[Voilà, tu as de quoi te mettre en colère, et me laisser m'en aller afin que Che puisse poster après moi, ou je ne sais pas quand...
Si tu veux bien comprendre mon anecdote, regardes ça : http://fr.youtube.com/watch?v=1QS7wWzwak4&feature=related, j'arrête pas avec moi en ce moment XD WEST SIDE STORY POWAAAA]

Citation :

"Tu ne dois pas me protéger. Tu n'es ni mon père, ni mon frère..."


Ses mots avaient été la goutte d'eau qui fit déborder à nouveau le vase. Zachary avait simplement fermé les yeux et subit les paroles acerbes de Kimberly avant de prendre son manteau et de quitter les lieux en claquant la porte. Il s'était réfugié dans le parc où il avait autrefois fait la connaissance de son premier amour : Eden. Certes, à l'époque, sa mère ne le considérait plus comme son fils, mais il avait aimé un être de toute son âme sans aucun tabou, sans faux-semblants; il ne devait rien dissimuler. C'était une époque aujourd'hui résolue, mais la nostalgie le prenait souvent lorsque les situations, telles que celles-ci, lui échappaient. Il resta assis sur l'herbe humide, adossé à un tronc d'arbre deux fois plus épais que lui pendant plus de deux heures, jusqu'à ce que William ne le retrouve. Ce dernier s'agenouilla devant lui, l'observant d'un air soucieux :

"Zach. Ne lui en veut pas. J'ai discuté avec elle. Elle s'en veut. Je te promet qu'elle ne voulait pas te blesser."
"Je... Je ne sais plus comment réagir. Est-ce que tu crois qu'elle comprendra un jour que tout ce que je veux, c'est son bonheur?"
"Elle le sait. Crois-moi. Mais ce n'est pas facile pour elle."
"Parce que pour moi ça l'est..."
"Je n'ai pas dit ça. Demain, je vais au zoo avec elle. Tu n'auras qu'à venir avec nous. Ca passera, tu verras. Dans toute famille, il y'a des hauts et des bas."
"J'aimerais que les 'hauts' se pointent très prochainement parce que je ne tiendrai plus le coup longtemps si on continue à se chamailler toutes les deux secondes comme des gosses. J’ai passé l’âge de jouer à ça ? Tu ne crois pas ?"
"Je sais. Je te connais Zachary. Je sais que tu es quelqu'un de doux et posé jusqu'à un certain stade. Allez, lève-toi, camarade, je te paie un hot-dog!"
"Va pour un hot-dog. Mon ventre crie famine depuis un moment.", Répondit Zach d'un ton qui se voulait un peu plus enthousiaste. Merci William.

"Tu le sais très bien, Kimberly.", Fut la réponse première de Zachary à la question piège que venait de lui poser cette dernière.

D'un calme olympien, il soutint le regard enflammé de la jeune femme qui serrait son avant bras avec une force inattendue. Sa réaction avait même réussi à le surprendre. Il fronça les sourcils, cherchant à comprendre la riposte de Kimberly, qu'il trouvait véritablement excessive. Après tout, il n'avait rien fait qui puisse autant la contrarier. Lorsqu'elle recommença à le questionner, il ne put s'empêcher de montrer tout son désappointement en émettant un soupire révélateur. A quoi avait donc servie la trêve de l'aéroport? Il retira son bras d'un geste prompt. Le dépit et l'amertume pouvaient clairement se lire sur son visage, visiblement peiné que les choses tournent à nouveau à la catastrophe.

"Sache seulement que je n'en peux plus de me disputer avec toi. Que dois-je faire pour que tu sois satisfaite ? Tu n'es jamais heureuse! Oui, tu souris. Oui, tu me remercies. Oui, tu parais parfois radieuse. Mais tu n'arriveras jamais à me faire croire que tu es totalement épanouie. J'aimerais tellement que tout soit plus simple. Et tu avais raison... Je ne serai jamais ton frère! Je suis désolé, Kim. J'ai essayé. Pardonne-moi. Je ne suis pas invulnérable. Je ne suis pas un Super Héros."

Zachary ne put contenir plus longtemps son masque d’impassibilité et de sérénité. Son regard désabusé et morose, dépouillant celui de Kimberly, démontrait à la perfection son état d’esprit. Il éprouvait à ce même moment un mélange de tristesse et de colère. Tandis que, sans qu’il ne s’en aperçoive, des étincelles bleutées s’ondoyaient dans la paume de sa main gauche ; il brisa le silence qui s’était installé entre eux.

"Si ce que tu attends de moi, c’est que je ne m’inquiète plus pour toi. Que je te laisse te jeter dans la gueule du loup sans agir. Je suis désolé, j’en suis incapable ! Alors oui, si je suis venu, c’est parce que tu as eu la stupidité d’accepter de venir ici."

Le mot ‘stupidité’ n’était pas le terme qu’il aurait voulu utilisé, mais Zachary n’était pas un fin parleur, surtout lorsque ses émotions prenaient le dessus sur la raison. Les étincelles bleues se faisaient plus intenses dans la paume de sa main. La raison de ces minis éclairs se trouvait non loin d’eux. Une demoiselle blonde au regard électrique –il n’y avait d’ailleurs pas que son regard qui était électrique- les observait depuis un petit moment, sans qu’ils n’aient remarqué un seul instant sa présence. Ce n’est que lorsqu’il tourna le dos à Kim, comme il avait l’habitude de le faire pour fuir la réalité, qu’il croisa le regard de Mary-Lynn. Les lumières bleutées cessèrent de crépiter dans sa main. Il resta immobile, observant la silhouette svelte de l’inconnue. Il espérait au plus profond de lui-même que sa présence calme leur animosité, à lui et à Kim.

[Je suis loin d'être en forme olympique donc si mon post n'est pas de qualité optimale, il faudra vous ennerver sur la bactérie qui me mène la vie dûre. Mais comme j'ai horreur de rester inactive, même quand je suis malade XD]

Citation :

Flash Back.

Il pleuvait dehors. Les ténèbres entouraient le village, entouraient la maison, entouraient son corps. Il faisait froid dans la chambre. En se levant, elle réprima un frisson. 26 degrés. Non, il ne faisait pas froid dans la chambre. Mais d’où venait toute cette fraîcheur, ce côté glacial qui enfermait son corps dans un congélateur et mettait sa tête dans un four ? Elle devait avoir de la fièvre. Sûrement…

Elle se rallongea sur le petit sofa qui était dans l’un des coins de la pièce, près d’une petite bibliothèque de livres neufs, de livres potables et de vieux grimoires. Sa bibliothèque était à l’effigie de la famille de sa mère. La richesse maintenait la vie, les livres qui sentaient le renfermé attestaient des générations passées… Elle riait sottement en se demandant pourquoi sa grand-mère n’avait pas fait forger un blason de famille. Pouah ! Ca puait le bourgeois, l’on s’étouffait face à tant d’orgueil.

Ses dents claquaient d’elles-mêmes, et elle avait beau rajouté des tonnes de couvertures, Kimberly ne parvenait pas à se réchauffer. Son visage n’était plus si rayonnant. Son teint n’était plus chaleureux. Tout semblait froid, elle était moite de sueur. C’était bien sa veine. Tomber malade, aujourd’hui. Elle ferma les yeux.

Lorsqu’elle les rouvrit, il faisait jour, et elle n’était plus dans la petite maison de campagne. Elle n’était plus du tout dans les greniers des Etats-Unis, elle était en ville. Allongée dans le canapé du salon, elle remarquait qu’elle n’avait sur elle qu’une couverture assez mince. Elle porta la main à son front : aucune trace de température. N’était-ce qu’un rêve ? Elle se leva, prenant soin de bien garder enserrer autour de ses épaules la couverture. Elle regardait dans toutes les pièces jusqu’à ce qu’elle ne s’avoue que, ça sentait le bacon dans l’appartement. Qui cuisinait ? Jonathan ?

-Qu’est-ce que tu fais ? Demanda t-elle, d’une voix encore endormie et pâteuse. Elle bailla ce qui provoquera une certaine hilarité sur le cuisinier qui s’affairait de poser sur la table de bois les verres et d’y remplir le jus de fruits fraîchement pressé.
-As-tu bien dormi, Superwoman ? Lança Zachary en lui présentant la chaise afin qu’elle ne vienne s’attablée. Ne devait-il pas aller travailler ? Elle se dirigea avec précaution vers la table, s’y assit, mais ne se résolut pas à abandonner la couverture que Zach tentait désespérément de lui retirer.
-Tu vas tomber malade ! Retires-moi ça !
-‘ais ‘aaaan ! S’écria t-elle, tentant de ne pas laisser tomber le toast qu’elle avait fourré dans sa bouche et qui était préparé comme elle les aimait : croustillant à l’extérieur, moelleux à l’intérieur.
-Allez manges, régales-toi ! Après tout, il faut toujours un bon petit déjeuner avant un examen…

Kimberly s’étouffa avec une bouchée de toast et elle se leva, si rapidement, que la chaise tomba en arrière…

-Mon examen ! Je suis en retard ! Pourquoi tu ne m’as pas réveillée plus tôt ! Je vais me faire tuer ! Je suis bonne pour repasser ma deuxième année maintenant…

Elle allait sortir de la cuisine lorsque Zachary, en riant, l’attrapa par les épaules et la força à se rasseoir : autant vous dire que ceci fut un exercice très difficile. Il tapota énergétiquement ses épaules et en retournant à la gazinière afin de déposer dans les assiettes leurs œufs brouillés et leur bacon, il lui annonça…

-On ne part que dans deux heures Kim…

Ah oui, c’était vrai. C’était Zachary qui s’était proposé de l’amener à l’université en voiture. Elle n’avait plus le droit de conduire pendant près de deux ans. Les attentats qu’elle avait commis contre sa vie lui avaient ôté le droit de faire tout ce qui pourrait lui être dangereux, à elle tout comme à son entourage. C’était à peine si elle avait le droit à un couteau lorsqu’ elle mangeait.
Elle regarda avec admiration le parfait petit-déjeuner que lui avait composé Zachary, qui s’installait et s’amusait à imiter un quelconque aristocrate anglais tout en dépliant sa serviette et en la déposant sur ses genoux.

-Merci, Zach…

Merci de croire en elle. Merci de lui prouver qu’elle n’est pas une psychotique que l’on doit enfermée. Merci de prendre soin d’elle depuis ces six mois où elle était devenue une sorte d’orpheline. Merci tout simplement d’exister. Zach lui sourit, comme si il avait compris, mais ne fit rien paraître.

-Mais ce n’est rien, tu saurais le faire, toi, l’affreuse cuisinière, j’en suis certain ! Aller, manges avant que des œufs ne refroidissent.

Oui, bien sûr qu’elle s’en doutait. Comment en douter ? Comment ne pas se dire que peut-être, pour une fois, Harper avait eu envie d’une aventure trépidante, de quelque chose d’un peu plus différent que son travail à l’hôpital, qui était harassant et surtout très dur psychologiquement. C’était le double de Willy. Pourquoi souriait-il comme ça ? Elle ne comprit pas et se sentit vexée. Comme une petite fille. Encore, il la considérait comme une petite fille. Elle n’arrivait pas à croire ce qu’il lui balançait à la figure.

Satisfaite ? Rien, elle était très bien comme elle était en ce moment. Elle se sentait bien, fausse, hypocrite, et amoureuse. Elle se sentait bien comme elle l’était, et elle ne comprenait pas pourquoi Zachary souhaitait tant que ça à vouloir faire d’elle quelqu’un d’heureux. Il ne savait pas ce qui la rendrait réellement heureuse, alors pourquoi tenter de réaliser l’impossible d’une autre manière que la seule et unique possibilité existante ? Elle commençait à entrouvrir les lèvres, afin de répliquer aussi calmement que possible qu’il ne devait plus se préoccuper de son état psychologique, qu’assez de médecins étaient passé sur son cas et en avaient conclus des multitudes de bilans : inapte à réintégrer la société. Suicidaire. Perdue, adolescente sans caractère.

Elle aussi rêvait d’une simplicité sans bornes, paisible. Mais elle n’arrivait pas être simple. Non. Impossible. La colère allait sans doute faire irruption d’un instant à l’autre, mais ce qu’il lui lança la seconde suivante… Brisée. Son visage se décomposa. Son frère ? Non… Alors, oui, il n’avait jamais vu. Jamais remarqué ? Son cœur se serra. Elle avait mal. Alors, il n’avait jamais remarqué qu’elle ne le voulait, elle n’avait pas envie de lui comme simple frère ? Il n’était pas invulnérable. Cette réalité lui meurtrit un peu plus le cœur. Elle baissa son regard afin d’empêcher de laisser tous les troubles atteindre ses expressions. Elle regardait chaque dalle poussiéreuse. Peut-être oui, peut-être qu’elle le ferait, ce ménage…

Il était invulnérable. Il était immortel. Une image éternelle de Zachary s’était formée dans son esprit, et tout d’un coup, ‘Je ne suis pas un Super Héros’. Jonathan, ses parents. L’accident, la maladie. Tout ça s’ajoutait à l’image de Zachary. Elle le croyait invulnérable, lui qui s’occupait d’elle, de cette petite garce capricieuse. Si il pouvait la supporter, pourquoi ne pouvait-il pas avoir sa place de dieu, d’immortel. Le réel. Le réel agissait. Il pouvait mourir à tout instant, il pouvait l’abandonner à la seconde suivante. La maladie, l’emportement, les accidents, les déménagements, l’amour… Oui… Si il tombait amoureux ? Si il ne la voyait pas ? Et si il côtoyait déjà quelqu’un ? Comment ? Non, elle ne pouvait pas s’imaginer ça… Mais… ce côté mystérieux, ce côté détruit dans ses yeux. Il était invulnérable. Il était immortel.

Stupidité ? Oui, cela résumait bien sa personne. Elle avait vingt-deux ans et elle était toujours aussi superficielle que lorsqu’elle avait dix-sept printemps. Après tout, que peut-on craindre dans un appartement de New York, un infirmier à vos petits soins, et l’université qui marchait du tonnerre malgré les crises d’angoisse qu’elle provoquait en Kim ? Idiote, stupide, crédule… Elle entendait la voix de son frère qui l’insultait, avant, à l’époque où ils ne pouvaient pas même se voir en peinture, à l’époque où Kimberly lui mettait des coups de pieds sous la table de la salle à manger alors que leur parents tentaient tant bien que mal d’entretenir la flamme d’amour qui s’éteignait de jour en jour. Elle était aveugle, elle était dans son monde. Elle ne voyait pas le mal, elle ne voyait qu’une multitude de possibilités qui pouvait lui être accordées. Mais le refus de Zach, n’était-ce pas déjà une preuve qu’elle se complaisait dans un monde chimérique ?

-Oui… Je ne suis qu’une idiote, c’est vrai…

Elle n’avait pas vu les étincelles, elle ne remarqua pas non plus tout de suite la blonde qui faisait face à Zach. Lorsqu’elle releva les yeux, elle tenta de prendre un air neutre. Difficile, elle semblait plus effondrée, frustrée et trop inapte à réintégrer la société plutôt que d’avoir l’air neutre. Elle détailla la blonde. Elle était belle. Elle ne ressentit aucune jalousie, contrairement à d’habitude. Après tout, elle pouvait être sympathique… Non ?

[Pff, tu racontes Nawak ma Chewie ]

Effectivement, ce n’était pas le moment pour se quereller. Ca n’avait jamais été le moment, d’ailleurs. Cette demoiselle se mêlait visiblement de ce qui ne la regardait pas, mais Zachary était bien trop préoccupé par la phrase qu’avait prononcée Kimberly quelques secondes plus tôt : ‘Oui… Je ne suis qu’une idiote, c’est vrai…’, pour répondre à la jeune femme face à lui qui s’avança vers eux d’un pas décidé. Elle n’était pas une idiote, il le savait. Pourtant il l’avait insinué, ou plutôt Kim avait réussit sans le vouloir à le faire culpabiliser, ce qu’il ne montra guère. Son masque d’impassibilité avait repris le dessus ; il se devait de jouer l’insensible, alors que tout le monde le connaissant un tant soit peu savait qu’Harper était loin d’être un individu égoïste, n’éprouvant aucun sentiment. L’inconnue se présenta. Un sourire vint à s’esquisser sur son visage assombri par la vérité qu'il ne pouvait pas accepter, qu'il ne pouvait pas concevoir. La vie était un jeu. La vie était un spectacle de faux-semblants.



« Zachary… Zachary Harper. », Répondit-il à Mary-Lynn, tout en avançant et en tendant sa main vers cette dernière. Atfield. Sans savoir où, il avait l’étrange impression de connaître ce nom.

Citation :

FLASH-BACK
« Zachary… Zachary Harper. Que puis-je faire pour vous. Monsieur… ? »
« Atfield. »
« Je vous écoute Monsieur Atfield. », Répondit Harper, à l’époque, interne à l’hôpital. Il s’occupait depuis peu des patients du service pneumologie. Garcia lui avait conseillé de s’éloigner pendant quelque temps des enfants malades. Selon lui, il s’attachait beaucoup trop anormalement à ses patients. Pourtant, cela ne l’empêcha guère de continuer à aller rendre visite aux enfants leucémiques lorsque William n’était pas de service.
« J’aimerais parler au Docteur Gray, s’il vous plait. »
« Le Docteur Gray. Veuillez patienter quelques instants. Je vérifie s’il est de service… »
« Bien. »
« Alors… Il n’est pas de service aujourd’hui. Je suis désolé, mais si… »
« Je ne souhaite m’entretenir qu’avec le Docteur Gray. »
« Mhhh… Très bien. Dans ce cas. Vous pourrez appeler ou revenir demain matin. »
« C’est urgent. Il n’a pas de numéro de portable ? »
« Bien sûr que si. Mais je ne peux pas vous communiquer d’informations personnelles concernant le personnel de l’hôpital. Je suis désolé. »
« Ecoutez, vous m’avez l’air d’être un jeune homme intelligent. J’… »

L’homme face à lui avait subitement posé sa main sur sa poitrine et était tombé dans un bruit sourd en plein milieu du couloir de l’hôpital. Harper avait alors immédiatement demandé à l’une des infirmières de prévenir le service cardiologie et d’envoyer tout de suite des secours. Il avait immédiatement compris que le dénommé Atfield n’allait pas survivre s’il n’agissait pas instantanément. Il s’occupa du massage cardiaque jusqu’à ce que l’aide nécessaire ne se pointe. L’homme fut emmené en salle de réanimation.

Le lendemain, l’inconnu qu’il avait sauvé la veille chargea le Docteur Gray de lui ramener le jeune Harper à qui il devait la vie. Il lui annonça qu’il était son sauveur et qu’il lui serait reconnaissant tout le restant de sa vie. S’il avait le moindre problème, il pouvait l’appeler. Il refusa d’abord le numéro d’Atfield avant de l’accepter sous la demande suppliante du patient. Il avait sauvé une vie, mais si seulement, il avait su quel individu cet homme était réellement…

Sa main frôla à peine celle de la dénommée Atfield qu’il ressenti une faible décharge électrique lui traverser la moelle épinière. Il sursauta légèrement avant de froncer légèrement les sourcils et de poser son regard sur sa main gauche où dansaient à nouveau de petites étincelles électriques bleutées. Ses yeux passèrent de sa main au visage fascinant de Mary-Lynn, qui, il fallait l’avouer, était réellement charmante. Il ferma sa main, et la valse électrique cessa.

« Tu dois être l’ ‘Electric Girl’ de Rose Red. », Lança-t-il d’un ton espiègle tout en dévisageant cette femme qui avait interrompu le débat houleux entre Kim et lui.


Presque inévitablement, il se tourna vers Kim, espérant qu’elle montre un peu de bonne volonté, espérant qu’elle oublie leur querelle, espérant qu’elle lui pardonne. Il lui adressa un sourire qui se voulait confus ; sourire qui se transforma peu à peu en une moue posée et irréaliste. Et oui, Zachary avait une fois de plus passé un coup d’éponge sur leur passage orageux. Il avait choisi la facilité, comme tant de fois. Il lui tournait une nouvelle fois le dos, replongeant ainsi dans un univers déguisé, un univers qu’il imaginait idyllique, un univers qu’il aurait voulu être le sien, celui de Kim, le leur. Elle ne le connaissait pas. Il ne se connaissait pas lui-même. Lui aussi semblait se complaire dans un monde illusoire…

Ses doigts replacèrent son éternelle mèche rebelle derrière son oreille d'un geste machinal. Il se mit une nouvelle fois à observer la beauté presque fictive de Mary-Lynn. Elle le captivait. Ses traits semblaient avoir été dessiné minutieusement, son teint de porcelaine lui rappelait celui de Kimberly, ce regard. Celui des créatures heurtées au plus profond de leurs âmes. Elles étaient si fabuleuses, si insaisissables. Probablement que d'ordinaire, aurait-il eu le réflexe de sortir son cahier de croquis rangé soigneusement dans l'un de ses sacs. Mais il resta stoïque, étudiant de son regard impénétrable la femme postée devant lui qui était en train d'observer le tableau d'Ellen Rimbauer.

« Tu l'imagines? Errer dans les couloirs... Sous forme spectrale? Le même sourire triste sur le visage...», La questionna-t-il, semblant avoir oublié la présence de Kimberly. Bien sûr, ce n'était pas le cas. Il ne pensait qu'à leur réconciliation; il ne pensait qu'à son bonheur, comme à chaque fois. Mais ne voyait-il donc pas qu'il s'y prenait très mal?

A présent, cette femme ne lui semblait plus du tout aussi charmante. Qu’avait-elle à faire d’écouter une querelle entre deux personnes qui lui sont totalement inconnues ? A moins qu’elle ne le sache pas, Zachary n’était pas une grande star et n’avait pas besoin de paparazzis à ses trousses. Atfield ? Ce nom ne lui disait rien.

« Zachary… Zachary Harper. » Annonça Zach à la blonde, lui tendant presque amicalement la main.

Elle se sentit vexée. N’avait-il pas entendu ce qu’elle avait dit ? Apparemment non. Il n’avait fait aucune objection et avait décliné son identité, comme si il était dans un supermarché. C’était un traître : nous n’étions nullement dans un centre commercial de Seattle. Plutôt dans une maison qui se nourrissait des humains, comme un mort vivant l’aurait fait. Elle tuait les hommes et laissait aux femmes une forme spectrale.
Et puis, comme ça, tout d’un coup, elle se sentit comme la cinquième roue du carrosse.

Citation :

Flash Back.

Elle était arrivée en retard à l’entraînement. Règle N°3 des Pompom Girls des Etats-Unis, c’était de ne jamais arrivé en retard à un entraînement, les deux premières étant respectivement de ne pas voler la vedette à la Cheerleader de tête et la seconde, de ne jamais se ‘mélanger’ avec d’autres groupes de l’établissement. Kimberly avait toujours respecté les ‘Dix Commandements’ de ses filles sans cervelle et, un jour, aujourd’hui, elle avait enfreint la règle. La fameuse troisième règle. C’en était impardonnable.

-Oh, Wright, tu t’es quand même donné la peine de venir à l’entraînement ?

Kim, qui jeta toute ses affaires sur les estrades du haut, se hâta de descendre les escaliers, sous les regards moqueurs et ironiques de celles qu’elle pensait être ses amies. Arrivée sur le parquet du gymnase, elle posa son regard émeraude sur l’horloge des matchs, accrochées sur le mur du fond de la salle : elle n’avait que dix minutes de retard. Elle commença à échauffer ses poignets et regarda Faith, en lui lançant un regard désolé…

-Je suis désolée, Fè’, j’ai dû…
-Je me fiche totalement de ce que tu as pu bien foutre pour ramener tes grosses fesses dans ce gymnase, Wright ! Mais crois-moi bien que dés ce soir tu risques de…Lança méchamment Faith, qui semblait au bord de l’apoplexie…
-Je t’en prie Faith ! Je te promets que ça ne recommencera plus, je suis désolée tout est de ma faute, mais laisse-moi une chance pour me racheter, je veux rester dans l’équipe ! Lança Kimberly, presque désespérée.

Faith s’amusait de la moue pitoyable et ridicule qu’empruntait Kimberly et cette dernière lisait dans ces yeux qu'elle lui aurait volontiers mis une baffe, si elle l'avit pu. Elle allait prononcer sa sentence lorsque, Jean, une fille de l’équipe, aussi pimbêche que Faith mais ayant un tant soi peu un QI minimum, lança à la capitaine une proposition qui pourrait ‘sauver’ Kim mais qui était à ses risques et périls.

-Fè’ ? Et si c’était elle qui s’entraînait au mur et nous, nous irions au centre commercial ?

Faith se tut à la dernière seconde, énervée d’avoir été interrompue, mais reprit avec un sourire carnassier.

-Je suis d’accord, allez les filles, on y va… Quant à toi, tu as intérêt à savoir sauter le mur après demain, sinon tu peux dire adieu à l’équipe…

Le groupe des demoiselles en survètements rouges s’en alla et Kim resta seule, la gorge nouée. Elle était tétanisée et en posant son regard sur le Mur, elle se sentit vulnérable, son don avait subitement disparu et elle s’imagina le pire… Le mur était un échafaud qui conduisait à une plateforme, au fond de gymnase et qui conduisait quiconque montait dessus à quatre mètres de hauteur.

Courageusement, et comme si elle pénétrait dans un lieu sain, elle monta les marches de l’échafaud doucement, regarda l’ensemble du gymnase, vide. Sujette au vertige, elle ne regarda pas le néant qui se trouvait sous elle et tourna le dos à la salle. Aucune figure, la peur l’emporta.

Elle tomba en arrière, dans un bruit sourd.

Puis, un cri étouffé. Les larmes roulèrent sur ses joues, et Kim mordait aussi fort qu’elle le pouvait son pauvre poing. La peau de son mollet était transpercée et l’os cassé, au contact de l’air, la blinda de détermination : cette espèce de pimbêche siliconée de Faith allait comprendre qu’elle n’était plus la petite nouvelle, la conne de service, et qu’elle devrait rapidement se faire à la nouvelle Kimberly Wright.

Après tout ?

Etait-ce de sa faute si elle avait du aller à l’hôpital, sous l’ordre de Zachary, qui lui avait annoncé, quelque peu paniqué, que son frère avait eu un malaise ? Kimberly se redressa, caressa le membre meurtrit, les monts que formait son os complètement brisé à l’intérieur de sa peau. Les mains, de part et d’autre du tibia. Les yeux clos. Une respiration qui se forçait à se réguler. S'asseoir correctement sur son séant et prendre son temps.

Ce n’était pas de sa faute si à l’université de Columbia, des Cheerleaders qui n’étaient pas celles qu’elle avait connues au lycée, étaient de vraies ignorantes et des rebus de famille. Elle leur dirait, après la démonstration du mur, qu’elle s’était absentée une dizaine de minutes pour embrasser son frère qui était tombé dans les escaliers de l’immeuble. Elle leur montrerait qu’elle n’était pas comme elles et qu’elle se ferait respecter d’elles, qu’elle ne serait plus rabrouée sans recevoir une juste humiliation.

CRAC.

« Tu dois être l’ ‘Electric Girl’ de Rose Red. » Dîtes moi qu’elle rêve ! Ce n’est pas possible ? Une moue cruelle apparaît sur le visage de Kimberly qui se demanda si il n’était pas, par hasard tomber sur la tête. Ou tout simplement en train de faire du charme à cette fille !

Dans son imagination très fertile, elle imagina presque la suite des évènements. Zachary en train de faire la cour à une femme. Après tout, elle ne l’avait jamais vu en plein exercice de charme. Enfin… c’était ce qu’elle pensait. Etait-il un tombeur ? Un séducteur romantique ? Ou un véritable salaud ? Tiens, elle n’avait jamais pensé à ça…

Son visage était toujours neutre, avec une pointe de tristesse, d’une lassitude habituelle. Qu’avait-elle à dire ? Avait-elle sincèrement envie de faire connaissance avec qui que ce soit ? Elle détailla le dos de Zachary, pensant encore à la querelle qui avait faillit prendre encore une fois de l’amplitude. Elle aimerait que Mary-Lynn s’en aille, pour qu’elle puisse s’excuser encore une fois et partir. Il l’étouffait à vouloir la protéger, à la protéger comme si elle était une enfant, une de ses petites malades. Elle n’avait rien contre elles, elle se sentait juste vexée d’être prise pour un être fragile qui doit être à l’abri du moindre petit courant d’air.

Jusqu’à ça. Le regard de Zachary. Son visage. Serein, habituel. Kimberly ne put repousser ses réactions primaires et un sourire ironique, malsain, se forma sur son visage. Elle était écoeurée de ce comportement. De cette carapace. Elle était vexée d’être ainsi mis en second plan, Elle esquissa un mouvement, un léger signe de tête.
‘Qu’est-ce que tu attends de moi ?’
Hors de question, elle ne resterait pas à ses côtés, comme un bon toutou. Elle était une femme, vexée, une femme énervée, une femme qui s’en foutait pas mal du fantôme d’Ellen Rimbauer et qui préférait à ce moment même rencontrer un esprit vengeur, afin de lui cracher tout une haine, une colère viscérale à la figure. Quitte à être mise K.O. Elle rencontrerait Rimbauer cependant, après tout, c’est elle qui a eu la stupidité d’accepter l’invitation, c’est elle qui a eut la stupidité d’entrer dans ce manoir, c’est elle qui a eut la stupidité d’entraîner Harper avec elle, qui était en train de se faire dévorer des yeux par cette fille, cette Atfield. Pitoyable.

Comme une fois, elle avait eu le béguin pour un garçon de son lycée, et était sortit avec lui. Il avait du charme et était l’un des messieurs appréciés de l’établissement; même si il n’était pas l’Apollon numéro un. Une fille était venue, comme ça, lui faire quelque avance et Kimberly s’était tout de suite offensée. Une véritable peste, Kim avait jeter sa brique de lait sur cette idiote qui arborait son décolleté comme une pauvre désespérée et avait hurler dans la cafet’ les pires défauts de John en terminant sur une claque magistrale. L’après midi, elle était rayonnante et avait tout fait pour faire vivre un enfer à John avant d’annoncer encore une fois publiquement qu’il était un raté et qu’elle se séparait de lui. On restera amis ? Avait-elle ajouté.

Elle l’aimait. Elle l’aimait. Elle l’aimait. Nom de dieu ! C’était fou à quel point elle l’aimait mais à quel point elle le détestait lorsqu’il rentrait dans son monde. Calmes toi Kimberly, après tout, même si il ne te voie pas, tu peux toujours vivre sous son toit, le regarder, continuer de l’aimer en secret… Non ? Elle voulait s’en aller, jeter un vase contre un mur pour calmer sa colère qu’elle aurait pu déverser sur Zach. Mary-Lynn lui sortait déjà par les yeux puisqu'elle avait le droit à toute l’attention d’Harper.Qui avait royalement et littéralement tourné le dos à Kimberly, qui jugea que, lui tourner le dos après avoir fait comme si de rien n’était après une nouvelle dispute, c’était le comble de la journée. Elle crevait d’envie de percer l’abcès…

-Wright tout court pour vous, jolie Electric Girl ! Au revoir, Harper, je m’en vais vaillamment chercher une chambrée dans cet hôtel de luxe, peut-être que je le trouverais à mon goût… Les Caraïbes, finalement, c’est pas pour moi dans l’immédiat.

Froide et cynique. Elle tourna à son tour le dos à Zachary et se dirigea vers leurs bagages, elle prit ses valises, attrapa sa lampe, restée à terre et s’en alla aussi fièrement que possible. Ne pas tomber. Ne pas montrer qu’elle était humaine. Hautaine. Fière et noble.

Seules ses mains tremblaient comme des feuilles mortes contre les lanières des sacs qu'elle portait, lorsqu’elle passa devant une multitude de gens. Elle commença à monter les marches du grand escalier et à être hors de vue de Zachary. Quelque adrénaline l’avait poussée à monter ses affaires sans la moindre difficulté. Où était-ce la colère ? Seule, contre sa tempe, sa main tremblait comme celle d’un drogué en manque… Une chambre, vite. Elle voulait pouvoir s’écrouler et casser un vase. Elle ne voulait plus être la rabrouer, l’exclue tout court.

Son sac contenant ses appareils photos était resté près des affaires de Zachary.

[ Bon, dans le genre, je suis sûre qu'on peut faire mieux, je suis même pas sûre que le côté vraiment peste soit ressortir, enfin bon, pas grave, bonne chance pour vous, les amants BOUHOUUUU C'EST NUUUL, Edeeeeeen? A nous! ]